Le franchissement de porte en Close Quarters Battle (CQB) est une compétence cruciale, car les portes représentent des points de vulnérabilité où les risques d’embuscade ou d’engagement soudain sont élevés. Que l’on opère en solo ou en équipe, les techniques diffèrent significativement en termes de préparation, d’exécution et de gestion des risques. Cet article explore les approches pour franchir une porte en CQB, en comparant les méthodes solo et en équipe.
1. Franchissement de porte en solo
Opérer seul en CQB est extrêmement risqué, mais parfois inévitable. Le principal défi est l’absence de coéquipiers pour couvrir les angles morts ou fournir un appui immédiat.
Techniques clés en solo
- Observation préalable : Avant d’approcher, analysez les indices environnementaux (bruits, ombres, traces au sol) pour détecter une présence hostile. Utilisez un miroir tactique ou une caméra si disponible.
- Positionnement : Adoptez une posture décalée par rapport à la porte pour minimiser votre exposition. Si la porte s’ouvre vers l’extérieur, restez près du chambranle ; si elle s’ouvre vers l’intérieur, maintenez une distance suffisante pour « trancher la tarte » (slicing the pie).
- Slicing the pie : Inspectez progressivement l’intérieur de la pièce en déplaçant votre corps et votre arme en arc de cercle autour de l’ouverture, couvrant chaque angle avant d’avancer.
- Franchissement rapide : Une fois la décision prise d’entrer, franchissez la porte rapidement pour éviter de devenir une cible statique. Déplacez-vous immédiatement hors de la « fatal funnel » (zone directement en face de la porte) vers un angle couvert.
- Gestion des priorités : Identifiez et neutralisez les menaces immédiates tout en maintenant une conscience situationnelle.
Avantages
- Autonomie totale : pas de dépendance envers d’autres opérateurs.
- Flexibilité : les décisions sont prises instantanément sans coordination.
Inconvénients
- Exposition accrue : absence de couverture pour les angles morts.
- Limites physiques : impossible de couvrir tous les secteurs simultanément.
- Fatigue mentale : la charge cognitive est élevée en raison de la nécessité de tout gérer seul.
2. Franchissement de porte en équipe
Le CQB en équipe repose sur la coordination, la communication et la répartition des rôles. Une équipe bien entraînée peut franchir une porte avec une efficacité et une sécurité nettement supérieures.
Techniques clés en équipe
- Formation d’approche : L’équipe se positionne en « stack » (file indienne) près de la porte, chaque membre couvrant un secteur spécifique. Le premier opérateur (point man) est prêt à franchir, suivi par les autres pour couvrir les angles.
- Vérification de la porte : Le premier ou deuxième opérateur vérifie si la porte est verrouillée, entrouverte ou piégée. Des signaux manuels ou verbaux confirment l’état.
- Coordination : Avant le franchissement, l’équipe utilise des commandes claires (ex. « prêt », « go ») pour synchroniser l’entrée. Une grenade flashbang ou fumigène peut être utilisée pour désorienter les adversaires.
- Franchissement dynamique : Les opérateurs entrent en suivant une chorégraphie précise. Par exemple, dans une équipe de quatre :
- Le n°1 entre et couvre un côté (gauche ou droite).
- Le n°2 couvre l’autre côté.
- Le n°3 couvre le centre ou les angles profonds.
- Le n°4 sécurise l’arrière ou entre en dernier pour renforcer.
- Communication continue : Chaque opérateur annonce ses actions (« gauche clear », « menace neutralisée ») pour maintenir la cohésion.
Avantages
- Couverture optimale : chaque angle est surveillé par un opérateur.
- Répartition des tâches : les rôles (franchissement, couverture, sécurisation) sont clairement définis.
- Résilience : un coéquipier peut intervenir en cas de blessure ou de menace imprévue.
Inconvénients
- Dépendance à la coordination : une mauvaise communication peut causer des erreurs graves, comme des tirs fratricides.
- Complexité : nécessite un entraînement intensif pour synchroniser les mouvements.
- Risque de congestion : trop d’opérateurs dans un espace restreint peuvent créer de la confusion.
3. Comparaison et considérations pratiques
- Sécurité : L’équipe offre une sécurité bien supérieure grâce à la couverture mutuelle. En solo, le risque est maximal, et chaque erreur peut être fatale.
- Vitesse : En solo, les décisions sont plus rapides, mais l’inspection prend plus de temps. En équipe, le franchissement est souvent plus rapide grâce à la répartition des rôles.
- Entraînement requis : Le solo demande une maîtrise individuelle poussée, tandis que l’équipe nécessite un entraînement collectif rigoureux.
- Adaptabilité : En solo, l’opérateur peut improviser facilement. En équipe, les changements de plan doivent être communiqués clairement.
4. Conseils pour les débutants
- En solo : Privilégiez l’entraînement à sec pour perfectionner le slicing the pie et les déplacements fluides. Simulez des scénarios réalistes pour gérer le stress.
- En équipe : Apprenez les signaux de communication standards et pratiquez en groupe pour développer une synchronisation naturelle. Insistez sur la discipline pour éviter les erreurs.
- Dans les deux cas : Respectez les règles de sécurité des armes, restez humble face à la complexité du CQB, et cherchez des retours d’instructeurs qualifiés.
Conclusion
Le franchissement de porte en CQB, qu’il soit effectué en solo ou en équipe, repose sur des principes fondamentaux : préparation, fluidité et conscience situationnelle. En solo, l’opérateur doit compenser l’absence de soutien par une vigilance accrue et des mouvements méthodiques. En équipe, la clé est la coordination et la communication. Quelle que soit la configuration, un entraînement régulier et une approche disciplinée sont essentiels pour maîtriser cette compétence critique.
Article écrit par Eden.